Cours 1: Version faible de Van Kampen

7. Version faible du théorème de Van Kampen

Proposition:

  • XU1U2 recouvrement ouvert
  • U1,U2,U1U2 non vides et connexes par arcs
  • x0U1U2 un point
  • ι1:U1X
  • ι2:U2X

Alors π1(X,x0) est engendré par les images de π1(U1,x0) et π1(U2,x0) par (ι1) et (ι2)

Preuve: Soit γ:IX un lacet de base x0. Il existe une subdivision de I

0=a0<a1<<ak1<ak=1

tq pour tout entier 0ik1, γ([ai,ai+1]) soit entièrement contenu dans U1 ou dans U2.

De plus, on suppose que γ(ai)U1U2 (pour 0ik)

Pour tout entier 1jk1, on choisit un chemin

δj:IX tq {δj(0)=x0δj(1)=γ(ai)δj(I)U1U2

De plus, on considère pour tout entier 0jk1 le chemin γj:IX défini par

γj(t)=γ(a(j+1aj)t+aj)

On a

[γ]=[γ0(δ11δ1)γ1(δ21δ2)γ2γk1δk11δk1γk1]

Donc [γ] est contenu dans la classe du sous-groupe engendré par $(ι_1)\astet(ι_2)\ast$

Non-exemple: Avec S1, et deux points i et i diamétralement opposés sur le cercle. En notant Ui le cercle hormis i, Ui le cercle hormis i, alors les groupes fondamentaux de Ui et Ui sont triviaux, donc le groupe fondamental du cercle n’est pas engendré par eux. Mais en l’occurrence, UiUi n’est pas connexe par arcs !


Corollaire (de la proposition): X=U1U2 recouvrement ouvert tel que

  • U1U2 non vide et connexe par arcs
  • U1,U2 simplement connexes (i.e. connexes par arcs + de groupe fondamental trivial)

alors X est simplement connexe.

Corollaire:

Soit n2, Snn+1 la sphère unité.

Sn est simplement connexe.

NB: S1 n’est pas simplement connexe, d’où n2.

Preuve: soit deux points (1,0,,0) et (1,0,,0) deux points diamétralement opposés.

Sn=U1U2

  • U1Sn{(1,0,,0)}

  • U2Sn{(1,0,,0)}

Or, avec les projections stéréographiques : U1,U2n (simplement connexe)

De plus, U1U2n{(0,,0)}non vide et connexe par arcs

Donc on conclut par le corollaire précédent.


Corollaire: Soit m{2}.

Alors 2m

NB: 2 car en enlevant un point p, 2p est connexe, mais pas p

Preuve:

Cas m=0,1 faciles.

Supposons m>2, et supposons qu’il existe un homéo f:{2mf1(0)0

On obtient un homéo entre 2{f1(0)}S1 et m{0}Sm1

Contradiction, car

π1(S1) et π1(Sm1) est trivial

8. Groupes d’homotopie supérieurs

Soit (X,x0) un espace topologique pointé.

On lui associe le groupe fondamental π1(X,x0).

Mais il existe une suite

π0(X,x0),π1(X,x0)premier groupe de la suite: tous les autres sont des groupes,π2(X,x0),

π0(X,x0) n’est pas un groupe (contrairemet aux autres): c’est l’ensemble des composantes connexes par arcs de X.

Définition

Soit k1.

On considère le cube Ikk

On va généraliser la notion de lacet: Soient les applications continues (appelées sphéroïdes)

f:{IkXIkx0

Le bord (dans le cas k=1, ce sont les extrémités) de Ik (points dont au moins une coordonnée vaut soit 0, soit 1) doit être envoyé sur x0.

L’espace quotient qui identifie tous les points du bord à x0 est homéo à Sk: on considère son image par f.

On note

Ωk(X,x0):

l’ensemble de ces applications

πk(X,x0):

l’ensemble des classes d’homotopie relatives au bord Ik de Ik

Structure du groupe

Sur Ωk(X,x0):

f1f2(t1,,tk){f1(2t1,t2,,tk) si t1[0,1/2]f2(2t11,t2,,tk) si t2[1/2,1]

Cela donne une multiplication sur πk(X,x0) qui lui fournit une structure de groupe.

πk(X,x0):

k-ième groupe d’homotopie de X de base x0


Proposition: Soit n.

Le groupe πk(n,0) est trivial pour tout entier k1

Preuve: utiliser l’homotopie rectiligne

Exercices

1. Produit d’espaces pointés

Soient (X,x0) et (Y,y0) des e.t. pointés.

On a

πk(X×Y,(x0,y0))πk(X,x0),πk(Y,y0)

pour tout entier k1

2. Les groupes d’homotopie supérieurs sont abéliens

Si k2, πk(X,x0) est abélien (ce qui n’est pas le cas du groupe fondamental dans le cas général !).

Remarques

L’exemple standard de groupes d’homotopie supérieurs est fourni par les sphères: sujet central en topologie algébrique. On sait énormément de choses à leur propos, mais on ne sait toujours pas calculer les groupes d’homotopie supérieurs des sphères ! Pire encore, on ne sait même pas calculer tous les groupes d’homotopie de la sphère S2 !

On peut calculer

  • πk(Sk)
  • πk(Sn): trivial si k<n

Avec ces deux énoncés, on peut démontrer que mn si nm

Ce qui est important, quand k>n, c’est kn.


Considérons les sphéroïdes de dimension 3 sur S2:

π3(S2)

(pas intuitif ! on aurait pensé que c’est trivial !)

Groupes d’homologie (singulière)

Beaucoup plus difficiles à définir, mais plus simples à calculer. Hk(Sn) n’est pas trivial que si k=n (alors que ce n’est pas le cas pour les groupes d’homotopie supérieurs).

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