Cours 4 : Groupes, Actions de groupe, Formule de Burnside

Groupes

Groupe :

Monoïde où tout élément est inversible

Sous-Groupe :

HG sous-groupe ssi g,hH,gh1H

Sous-groupe distingué/normal HG :

Une des conditions équivalentes suivantes est vraie :

  • gG,gH=Hg
  • gG,gHg1=H
  • stable par automorphismes intérieurs
Translation à gauche de g :

GG,hgh

NB : n’a pas de propriétés algébriques

Conjugaison par g :
𝜎g:{GGhghg1

Automorphisme intérieur.

g1,g2G,𝜎g1𝜎g2=𝜎g1g2

Hom(G,Aut(G))𝜎:{GAut(G)g𝜎g

Une relation d’équivalence “compatible” est de la forme : “∃ H ss-groupe distingué” ssi :

g1g2g1H=g2H

Alors H=1 est un sous-groupe distingué, et g1,g2G,g1g2g1g211

Comme cette relation d’équivalence est une congruence, on sait que le quotient G/ est muni d’une structure de monoïde, et la surjection canonique 𝜋 est un morphisme de monoïdes.

𝜋:{GG/ggH

Notation : G/HG/

Comme G est un groupe, et 𝜋 surjective, G/H est un groupe, d’élément neutre 𝜋(1)=H, et g1,g2G,

g1Hg2H=(g1g2)H

Prop : Soit 𝜑:G1G2 un morphisme de monoïdes.

Ker(𝜑) est un ss-groupe distingué. On a : g,gG,

𝜑(g)=𝜑(g)gKer(𝜑)=gKer(𝜑)

𝜑 se factorise :

G1𝜑G2𝜋g^G/

Question: avec une représentaiton finie, comme représenter un groupe et sa loi ?

1. Groupes libres

Présentation :

  • Groupe libre à un générateur
  • /n=x|xn=1
  • Groupe diédral D2n𝜌,𝜎|𝜌n=1,𝜎2=1,𝜎𝜌𝜎1=𝜌1 :
    • rotation d’angle ±2𝜋/3
    • 3 symétries

Un groupe s’écrit comme un quotient d’un groupe libre L/R.

ex : SL2() : groupe libre avec 2 générateurs :

S=(01 10) et T=(11 01)

2. Groupes abéliens libres de type fini

Groupes isomorphes à n

Thm de classification pour les groupes abéliens (de type fini).

3. Groupes finis

Groupe symétrique :

𝕾n : bijections de 1,n munies de la composition.

Groupe utilisé pour classifier “modulo le nom des éléments”.

Ordre de gG:

ordre du sg g

Thm de Lagrange : Soit G un groupe fini d’ordre n, gG. L’ordre de g divise n.

Plus généralement : si H est un sg de G, |H|/|G|

Preuve : On définit sur G la relation : si g,gG,

gghH;g=gh
  • est une relation d’équivalence
    • réflexivité : h=1
    • symétrie : on multiplie par h1H
    • transitivité : hhH si h,hH
  • Soit gG, g sa classe d’équivalence. Soit

    {Hghgh

    Cette application est surjective par déf de , et est injective car gh=ghh=h, en multipliant à gauche par g1.

    Donc c’est une bijection, et |g|=|H|

Ainsi,

$$G = k H $$, où k est le nb de classes à gauche.

3. Groupe opérant sur un ensemble.

Opération de de G sur l’ensemble E :

c’est la donnée d’une application

{G×EE(g,x)gx

telle que :

  • xE,1x=x (1 opère comme id sur E)
  • g,gE,xG,g(gx)=(gg)x

NB : Si G opère sur E, g étant dans G : l’opération de g sur E définit une bijection dont l’inverse est définie par l’opération de g1.

  • gG,xE,g(gx)=(gg)x=1x=x
  • gG,xE,g(gx)=(gg)x=1x=x

On peut donc définir une application

𝜑{G𝕾(E)gg

gG, 𝜑(g) est la bijection de E définie par

xE,𝜑(g)(x)=gx

Prop : 𝜑 est un morphisme de groupes.

Preuve :

  • 𝜑(gg)(x)=(gg)x
  • (𝜑(g)𝜑(g))(x)=𝜑(g)(𝜑(g)(x))=g(gx)

donc

𝜑(gg)=𝜑(g)𝜑(g)

Réciproquement : tout morphisme 𝜑 de G dans 𝕾(E) définit une opération de G sur E :

{G×EE(g,x)gx𝜑(g)(x)

On a aussi 2 définitions équivalentes :

Prop : une opération de G sur E définit une relation d’équivalence sur E.

Si x,yE :

xygG;x=gy

NB: Les classes d’équivalence pour cette relation sont appelées des orbites.

Prop : Soit G un groupe qui opère sur E, soit xE et 𝜔x{yE|yx} l’orbite de x.

On appelle stabilisateur de x le sous-groupe : Hx={gG|gx=x}

L’application

{G𝜔xggx

est une application surjective telle que :

g,gG,gx=gxhHx;g=gh

On en déduit que, si G est d’ordre fini :

|G|=|Hx||𝜔x|

Preuve :

  • Hx est un sous-groupe
    • 1Hx
    • stable par produit et par passage à l’inverse

L’application

𝜗{G𝜔xggx

est surjective.

NB : En théorie des catégories, on note (surjection) G𝜔x.

g,gG.

𝜗(g)=𝜗(g)g1gHxhHx;g=gh

On définit la relation d’équivalence :

gggx=gx

La classe d’éq de g est

gHx={gh|hHx}

gHx est en bijection avedc Hx :

{gHxHxghh

On peut alors quotienter par , et G/≡≃𝜔x (on a factorisé par la relation “avoir la même image par 𝜗”)

Soit k le nombre classes d’éq pour (classes à gauche).

On a

|G|=k|Hx|

et

k=|G/|=|𝜔x|

Ex : dénombrement de graphes, à numérotation des sommets (isomorphisme de graphes) près :

graphe1 a a b b a--b c c

graphe1 a a c c a--c b b
Fixateur Fix(g) de gG agissant sur E :

Notion duale du stabilisateur : ensemble des points fixes de g dans E.

Formule (qui n’est pas) de Burnside : Soit G un groupe fini opérant sur un ensemble fini E.

Soit k=|E/G| le nombre d’orbites de E sous l’opération de G.

k=|E/G|=1|G|gG|Fix(g)|

Preuve : On procède par double comptage.

Soit

X{(g,x)|gGxEgx=x}

On étudie le cardinal de X en partitionnant selon G puis selon E :

  • X=xE{(g,x)|gGgx=x}={(g,x)|gStabG(x)}
|X|=xE|StabG(x)|

Soit xE,𝜔x son orbite.

On sait que :

|G|=|𝜔x||StabG(x)|

donc

|StabG(x)|=|G||𝜔x| |X|=𝜔E|G(x𝜔|StabG(x)|)=𝜔E|G(x𝜔)=𝜔E|G(|𝜔||G|/|𝜔|)=|G|k

2.

X={(g,x)|gG,xE,gx=x}=gG{(g,x)|xE,gx=x}=gG{(g,x)|xFix(g)}=gG|Fix(g)|

Ex :

Colliers à n perles, k couleurs : combien de colliers ?

Si on numérote les perles, on a k choix par perle donc kn choix.

/n opère sur l’ensemble des “colorations numérotées”.

Le nb de colliers est le nb d’orbites sous l’action de /n.

ex :

  • n=7, k=2 : 27=|{rouge,bleu}1,7|

    Dans /7 : tous les éléments sont d’ordre 7 sauf 0 (d’ordre 1).

    Donc :

    • Fix(0)={rouge,bleu}1,7
    • i0,Fix(i)={colliersmonochromes}

    Nb de colliers :

    17i=06|Fix(i)|=17(27+6×2)=20

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