TD 8 : Théories
EX 1
\[𝒜 = TO', 𝒫 ≝ \lbrace <, = \rbrace\]Soit $𝜑$ sans quantif. en DNF.
$𝜑$ conjonction de formules atomiques, $x$ var.
Trouver $𝜓$ sans quantif. tq
\[𝒜 \vDash ∃x. 𝜑 \longleftrightarrow 𝜓\] \[𝜑 = 𝜑_{-x} ∧ \bigwedge\limits_{i∈I} x>x_i ∧ \bigwedge\limits_{j∈J} x_j>x ∧ \bigwedge\limits_{k∈K} x = x_k\]$I∩J =∅$
$I ≠ ∅ \text{ et } J ≠∅$
\[𝜓 = \bigwedge\limits_{i, j} x_j > x_i\]Soit $M \vDash 𝒜$ et $𝜎$ tq $M, 𝜎 \vDash 𝜓$.
\[M, 𝜎 ∪ \lbrace x \mapsto c \rbrace \vDash 𝜑\]avec
- $a = \min_j (x_j 𝜎)$
- $b = \max_i (x_i 𝜎)$
alors $∃c; \; a>c>b$
\[M, 𝜎 \vDash ∃x. 𝜑\]$I ≠ ∅ \text{ et } J =∅$
$NoMax = ∀x, ∃y. y>x$
\[𝜓 = \top\]$I = ∅$
$∃Min = ∃x. ∀y. ¬(y<x)$
Attention : on ne peut plus éliminer les quantificateurs !
\[TO^+ \qquad 𝒫^+ = \lbrace = (2), > (2), \min (2) \rbrace\]avec $\min(x) \longleftrightarrow ∀y. ¬(y <x)$
\[𝜓 = \bigwedge\limits_{j∈J} ¬ \min (x_j)\]Enfin, on conclut par le fait qu’une formule sans variables et sans quantificateurs est une combinaison logique de “True” et “False” : la théorie $TO^+$ est décidable :
$TO’$ est complète
\[Th(TO') = Th(TO^+) ∩ \lbrace 𝜑 \mid \text{le prédicat min n'est pas dans } 𝜑 \rbrace\]Rappel : $TO’$ est complète ssi pour toute formule $𝜑$,
\[TO' \vDash 𝜑 \text{ ou } TO' \vDash ¬ 𝜑\]Soit $𝜑$ une formule sur ${\cal F}(F, P)$ close.
Pour $𝜓$ sans variable, on a :
\[TO^+ \vDash 𝜓 \text{ ou } TO^+ \vDash ¬ 𝜓 \quad (1)\]Comme on peut appliquer l’élimination des quant. dans $TO^+$, il existe $𝜑’$ tq :
\[TO' \vDash 𝜑 \longleftrightarrow 𝜑'\]et $𝜑’$ est sans variable.
Donc d’après $(1)$ :
\[TO^+ \vDash 𝜑' \text{ ou } TO^+ \vDash ¬ 𝜑' \quad (1)\]d’où
\[TO^+ \vDash 𝜑 \text{ ou } TO^+ \vDash ¬ 𝜑 \quad (1)\]et $TO^+$ est complète.
$ℚ^+$ et $ℝ^+$ sont des modèles de $TO’$ non isomorphes (car non équipotents).
EX 2
- $M_1$ et $M_2$ sont élémentairement équivalents (él. éq.) ssi :
- \[∀𝜙, M_1 \vDash 𝜙 \text{ ssi } M_1 \vDash 𝜙\]
Deux modèles d’une théorie complète sont élémentairement équivalents.
Si $M$ et $M’$ sont deux modèles de $T$ complète, et $𝜙$ une formule :
\[T \vDash 𝜙 \text{ ou } T \vDash ¬ 𝜙\]Si $M_1 \vDash 𝜙$ : alors nécessairement $T \vDash 𝜙$ (car sinon $T \vDash ¬ 𝜙$, et $M_1 \vDash ¬𝜙$), et donc $M_1 \vDash 𝜙$.
On conclut par symétrie.
\[∀𝜙, T \vDash 𝜙 ⟺ T \not\vDash ¬𝜙\]Toute théorie cohérente et complète possède une infinité de modèles non isomorphes et élémentairement équivalents.
Löwenheim-Skolem : si il y a un modèle infini, Si $T$ est cohérente et complète :
Or, $T$ est cohérente, donc il existe un modèle infini (on montre par contraposée que : il n’existe pas de modèle ⟹ non cohérente, puis : comme la formule est satisfaisable, elle a un modèle de Herbrand dénombrable).
NB :
-
$T$ cohérent : \(T \vDash 𝜙 ⟹ T \not\vDash ¬ 𝜙\)
-
$T$ complète : \(T \not\vDash 𝜙 ⟹ T \vDash ¬ 𝜙\)
Cohérence + Complétude : on a l’équivalence
Système de preuves
Correct : \(T \vdash 𝜙 ⟹ T \vDash 𝜙\)
Cohérence : Théorie ⟶ Modèle / Syntaxe ⟶ Sémantique
Complétude : \(T \vDash 𝜙 ⟹ T \vdash 𝜙\)
Complétude : Modèle ⟶ Théorie / Sémantique ⟶ Syntaxe
EX 2,5
Les assertions suivantes sont-elles vraies ou fausses ?
- \[Q = AE \vDash ∀x, ∀y. (x≤y ∧ y ≤ x) ⟶ x=y\]
- \[Q = AE \vDash ¬ \Big(∀x, ∀y. (x≤y ∧ y ≤ x) ⟶ x=y \Big)\]
- \[PA \vDash ∀x, ∀y. (x≤y ∧ y ≤ x) ⟶ x=y\]
- \[PA \vDash ¬ \Big(∀x, ∀y. (x≤y ∧ y ≤ x) ⟶ x=y \Big)\]
Donner un modèle de AE tq $≤$ n’est pas bien fondée.
1. FAUX
$M ≝ ℕ \sqcup \lbrace 𝜔_1, 𝜔_2 \rbrace$
digraph {
rankdir=BT;
𝜔_1 -> 𝜔_1;
𝜔_2 -> 𝜔_2;
1 -> 2;
2 -> 3;
3 -> ⋯;
}
\[n + 𝜔_i = 𝜔_i + n = 𝜔_i \\
𝜔_1 + 𝜔_2 = 𝜔_2\\
𝜔_2 + 𝜔_1 = 𝜔_1\\
𝜔_i + 𝜔_i = 𝜔_i\\
𝜔_1 × 𝜔_2 = 𝜔_2\\
𝜔_2 × 𝜔_1 = 𝜔_1\\
𝜔_i × 𝜔_i = 𝜔_i\\\]
Alors $ℕ \sqcup \lbrace a, b \rbrace$ est un modèle de $Q$, mais :
\[𝜔_1 ≤ 𝜔_2\\ 𝜔_2 ≤ 𝜔_1\]mais
\[𝜔_1 ≠ 𝜔_2\]2. FAUX
On prend $ℕ$ comme modèle.
3. VRAI
Soit $M$ un modèle tel que $M \vDash PA$.
Montrons que $M \vDash ∀x, ∀y. (x≤y ∧ y ≤ x) ⟶ x=y$.
On pose $𝛷_x(y) ≝ (x≤y ∧ y ≤ x) ⟶ x=y$
Pour tout $x$, on montre que :
\[M \vDash ∀y, 𝛷_x(y)\]en montrant (ce qui est suffisant, par induction) que
\[M \vDash 𝛷_x(0) \text{ et } M \vDash ∀y, \; 𝛷_x(y) ⟶ 𝛷_x(s(y))\]NB : Pour montrer $M \vDash 𝛷_x(0)$, il suffit de montrer que $M \vDash x ≤ 0 ⟶ x=0$, i.e $M \vDash ∃z. x + z = 0 ⟶ x=0$ : on fait un raisonnement par cas au niveau méta (de la sémantique) :
-
si $z_M = 0_M$ : c’est immédiat
-
sinon : $z_M = s_m(z’_M)$ pour un $z’_M$, ce qui n’est pas possible puisqu’alors $x_M + s_m(z’_M) = s_M(x_M + z’_M) = 0_M$ (ce qui contredit un des axiomes de $PA$)
De même, on pose $𝛹(x) ≝ ∀y, 𝛷_x(y)$
Et on montre par induction que :
\[M \vDash ∀x, 𝛹(x)\]4. FAUX
M1 : On prend $ℕ$ comme modèle.
M2 : Comme $PA$ a un modèle donc est cohérente et par le point précédent : le résultat s’ensuit.
EX 4
- cohérente
- complète
- contient l’arithmétique élémentaire $Q$
- est récursivement axiomatisable (i.e il existe un ensemble d’axiomes récursif $A$ tel que $T = Th(A)$)
Les hypothèses de Gödel sont minimales : on peut donner des exemples de théories vérifiant :
1, 2, 3
$Th(ℕ)$
1, 2, 4
$TO$, ou n’importe quelle autre théorie décidable : Presburger, logique propositionnelle SAT (domaine : $\lbrace 0, 1 \rbrace$, que des symboles de prédicats $0$-aires, pas de symboles de fonctions)
1, 3, 4
$PA$ : Peano (vérifie le 3, car elle contient $Q$, qui elle même vérifie 3).
2, 3, 4
N’importe quelle théorie incohérente : ex : $Th(\bot)$ (on peut tout déduire du faux)
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