TD 6 : Herbrand, Compacité et Unification
EX 1
- Entrée : une formule $𝜑$ sur ${\cal F, P}$, avec ${\cal F}$ réc. én.
Sans perte de généralité, on suppose $𝜑$ close
-
car si $𝜑$ non close :
\[M \vDash 𝜑 ⟺ ∀𝜎, M, 𝜎 \vDash 𝜑\]
$𝜑$ valide
⟺ $∀M, M \vDash 𝜑$
⟺ $∀M, M \not\vDash ¬𝜑$
⟺ $\not ∃ M, M \vDash ¬𝜑$
⟺ $¬𝜑$ n’est pas satisfaisable
-
$¬𝜑$ est logiquement équivalente à $𝜓$ où $𝜓$ est NNF (Non Negative Normal Form) (avec les règles de de Morgan).
-
$𝜓’ = Sk(𝜓)$. Par le théorème de Skolem, $𝜓’$ est équisatisfaisable (mais PAS logiquement équivalente) à $𝜓$
NB : Equivalence logique : tout modèle de l’une est modèle de l’autre VS Equisatisfaisabilité : pour tout modèle de l’une, il existe un modèle à l’autre
-
On met $𝜓’$ sous forme prénexe : $𝜓’ = ∀x_1 ⋯ x_n 𝜑_0$, où $𝜑_0$ est sans quantificateurs
Théorème de Herbrand :
pour toute formule close $𝜑$ universellement quantifiée, $𝜑$ est satisfiable ssi elle a un modèle de Herbrand.
Application à $𝜓’$ : $𝜑$ valide ⟺ $𝜓’$ n’admet aucun modèle de Herbrand.
- Modèle de Herbrand :
-
une $F, P$-structure $H$ sur la $F$-algèbre $T(F)$ (termes clos).
NB : le seul degré de liberté qu’on a dans un modèle de Herbrand est l’interprétation des prédicats. Donc à chaque valeur de prédicat (ex: $P(0,0)$), on associe une variable propositionnelle (on passe de $H’$ à $S_{H’}$), et on se ramène à la satisfiabilité dans la logique des propositions.
Pour un $H’$ fini, $H’$ satisfaisable ssi $S_{H’}$ est satisfaisable (calcul propositionnel).
Algo_valide(𝜑):
Sk(¬𝜑) = ∀x_1, ⋯, x_n. 𝜓
n = 0
S = ∅
n +=1 (L)
S = S + {𝜓 𝜎 | 𝜎 n-ième substitution close}
Si 𝜓 est insatisfiable: // en logique propositionnelle, où les termes clos sont les variables
retourner Vrai
Sinon:
aller à (L)
OU
Algo_valide2(𝜑):
S une partie non vide de H(𝜑_0)
Pour chaque H':
si S est insatisfiable :
retourner "Valide"
sinon:
S = S + H'
NB : Pour “$S_{H’}$ est insatisfiable”, on peut procéder de deux manière :
-
il y a un nombre fini de variables, donc on peut tester toutes les valuations
-
OU : avec la complétude réfutationnelle de $Res+Fact$, cela revient à montrer $S_{H’} \vdash \bot$.
Il suffit dont d’appliquer toutes les règles possibles depuis $S_{H’}$ : ça termine, et on trouve nécessairement $\bot$ si il y a insatisfaisabilité.
EX 2
\[P : x_1 = t_1 ∧ ⋯ ∧ x_n = t_n\]$⟹$
Si $𝜎$ est un unificateur de $P$, montrons que $𝜎 = 𝜇𝜎$.
Il existe $𝜃$ unificateur tq
\[𝜎 = 𝜇𝜃 \\ ⟺ 𝜇𝜎 = 𝜇𝜇𝜃 = 𝜇𝜃 = 𝜎\](car le mgu $𝜇$ est idempotent)
$⟸$
Si $𝜎 = 𝜇𝜎$ :
Comme $𝜇$ est un unificateur :
\[∀i, x_i 𝜇 = 𝜏_i 𝜇 \\ ⟺ ∀i, x_i 𝜇 𝜎 = 𝜏_i 𝜇 𝜎 \\ ⟺ ∀i, x_i 𝜎 = 𝜏_i 𝜎\](par hypothèse)
EX 3
Supposons qu’il existe une telle $𝛹$, dont les modèles $M$ sont ceux tels que $D_M$ est infini.
On pose :
\[𝜑_k : "\text{il existe au moins k variables distinctes}"\]i.e :
\[𝜑_k = ∃x_1, ⋯, x_k, \bigwedge\limits_{i≠j} ¬(x_i = x_j) \bigwedge{\cal T}_{=}\]$S ≝ \lbrace ¬𝛹 \rbrace ∪ \lbrace 𝜓_n \rbrace_{n≥0}$ est satisfaisable ssi elle est finiment satisfaisable.
Or, $S$ est insatisfiable (car si $M \vDash S$, $M\vDash ¬𝛹$, donc $D_M$ est fini, ce qui contredit $M \vDash 𝜑_{\vert D_M \vert+1}$)
Donc il existe une partie finie $S’⊆S$ insatisfiable.
Or
-
$S’ ≝ \lbrace ¬𝛹 \rbrace ∪ \lbrace 𝜓_n \rbrace_{n≤k}$
-
OU $S’ ≝ \lbrace 𝜓_n \rbrace_{n≤k}$
dans les deux cas : en choisissant un modèle $M$ à $k+1$ élément, ce modèle satisfait $S’$ : absurde.
(exemple d’un tel modèle : un modèle de Herbrand à $k+1$ constantes où tous les prédicats sont interprétés par le vide et l’égalité par l’égalité numérique)
EX 5
$∀P∈𝒫, P⊆{\cal X}$.
Cas $F = ∅$ :
$𝜑$ satisfiable.
$𝒫$ fini.
Soit $M$ une $F, 𝒫$-strucutre tq
\[M\vDash 𝜑\] \[∀P∈𝒫, P_M ⊆ D_M\]$∀x, y∈D_M$,
Soit $\sim$ définie par
\[x \sim y ⟺ (∀P, x∈P_M ⟺ y∈P_M)\]$M’ = (D_M/\sim)$
Soit $P∈𝒫$.
\[D_M ≝ \lbrace [x] \mid x∈P_M \rbrace\]Alors :
\[\vert D_{M'} \vert ≤ 2^{\vert 𝒫 \vert}\]Mq
\[M' \vDash 𝜑\]
Hypothèse d’induction :
Pour toute sous-formule $𝜓$ de $𝜑$, pour toute $𝜎$ instantiation de $M$,
\[M,𝜎 \vDash 𝜓 ⟺ M', 𝜎' \vDash 𝜓\]avec $𝜎’ = 𝜎/\sim$
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