TD 10 : Cohérence, récursivité, complétude, argument diagonal
Théories & Gödel
Th : Si $T = Th(A)$ est
- réc. axiomatisable
- complète
Question : $𝛷 ∈ T$ ?
- $𝛷 \text{ ou } ¬𝛷 ∈T$ par complétude
for (p,q) ∈ ℕ^2:
A_p = {𝜙_1, ⋯, 𝜙_n ∈ A}
B_q = {𝜓_1, ⋯, 𝜓_q ∈ Th(A_p)}
Une première boucle énumère les sous-ensembles finis de $A$ de taille $p$ croissante.
Dans une seconde boucle imbriquée, on énumère l’ensemble des conséquences logiques (en $p$ étapes, pour un parcours en largeur) de chaque ensemble fini, et on sélectionne les preuves dont les feuilles sont des axiomes.
Comme en tout on énumère $T = Th(A)$, on va finir par y trouver $𝜑$ ou $¬𝜑$.
- $A_q$ : ensemble d’axiomes ($Axioms$ est réc. én. par hypothèse)
- $B_q$ : ensemble des conséquences logiques dont les preuves se font à partir des axiomes.
Le système d’inférence est correct et complet, et l’ensemble des règles d’inférence est récursif :
\[A_1, ⋯, A_p \vDash 𝜙 \\ ⟺ A_1, ⋯, A_p \vdash 𝜙\]Deuxième méthode :
\[T \vDash 𝜑 ⟺ T ∪ \lbrace ¬ 𝜑 \rbrace \vDash \bot\]et par complétude réfutationnelle :
\[T ∪ \lbrace ¬ 𝜑 \rbrace \vdash \bot\]Et on fait ça parallèlement pour $𝜑$ et $¬𝜑$ : en va dériver $\bot$ pour l’une ou l’autre par complétude.
EX 1.
1.
Récursive et complète :
- $TO$ : théorie des ordres denses (et total)
-
cohérence : $(ℚ, ≤, =)$ en est un modèle, donc la théorie est cohérente (c’est une équivalence).
-
complète : élimination des quantificateurs ⟹ on se ramène à des formules sans variables (i.e propositionnelles), c’est-à-dire $\top$ ou $\bot$, lesquelles sont réc. et complètes, donc $TO$ est réc. et complète.
-
NB : Peano contient $Q$, dont n’est pas réc.
2.
Récursive et incomplète :
-
Théorie de l’égalité
- cohérente : $ℕ$ ou un singleton en est un modèle.
- récursive : on rajoute des prédicats $E_n$ “avoir $n$ éléments” (extension conservative) : l’extension conservative admet l’élimination des quantificateurs ⟶ l’extension est réc. ⟹ la théorie est réc. (ne marche pas pour la complétude !).
- incomplète : $∀x,y. x=y$ : un modèle avec une seule classe d’éq. VS un modèle avec deux classes d’éq.
3.
Pas récursivement énumérable et complète :
On veut une théorie qui soit suffisamment expressive pour représenter les fonction récursives (donc la théorie est non réc.), et qui soit la théorie d’un modèle pour être complète (contrairement à l’arithmétique de Peano).
- $Th((ℕ, +, ×, 0, 1))$
-
cohérente et complète : c’est la théorie d’une structure : complétude car la fonction $M \vDash \bullet$ est une fonction totale à valeur dans $\lbrace Vrai, Faux \rbrace$.
-
si elle était réc. én., elle serait réc. axiomatisable et donc réc. car elle est en plus complète. Mais ce n’est pas le cas car les fonctions réc. y sont représentables (donc elle n’est pas réc.).
-
4.
-
$Th(ℕ)∪ \lbrace ∀x, f(x) ⟹ g(x)\rbrace$
- pas réc. én. car c’était déjà le cas de $Th(ℕ)$
- plus complet car les nouveaux symboles de fonction $f$ et $g$ peuvent être interprétées n’importe comment.
-
$Th(ℕ) ∩ \lbrace 𝛷 \mid ∃n∈ℕ, ⟨𝛷⟩=n \text{ et } ∃M \text{ T.M tq } ⟨M⟩ = n \text{ et } M \text{ termine }\rbrace$
NB : enlever une formule $𝜑$ d’une théorie de structure la rend incomplète car on ne peut plus dès lors montrer ni $T \vDash 𝜑$ ni $T \vDash ¬ 𝜑$ (ce n’était pas le cas avant).
EX 2.
1.
\[R = \lbrace ⟨𝜑(x)⟩ \mid 𝒜 \vDash 𝜑(\overline{⟨𝜑(x)⟩})\rbrace\]Si $R$ était récursif, alors comme les fonctions récursives sont représentables dans l’arithmétique élémentaire, il existerait une formule $𝜑_R(x)$ représentant ce prédicat.
De même, il existerait une formule $𝜑_{¬R}(x)$ représentant le prédicat $¬R$.
Alors
\[⟨𝜑_{¬ R}⟩ ∈ R ⟺ 𝒜 \vDash 𝜑_R(\overline{⟨𝜑_{¬R}⟩}) \\ ⟺ 𝒜 \not\vDash 𝜑_{¬R}(\overline{⟨𝜑_{¬ R}⟩}) \\ ⟺ ⟨𝜑_{¬ R}⟩ ∉ R\]Absurde.
EX 3.
1.
\[𝕸 ≝ (ℤ ∪ \lbrace +∞ \rbrace, succ, pred, +∞, =)\]est clairement un modèle de $T$, donc $T$ est cohérente.
2.
Pour montrer le caractère récursif de $T$, il suffit de montrer qu’une extension conservative de $T$ admet l’élimination des quantificateurs.
Montrons que pour toute $𝜑$ universellement quantifiée et tout $x$, il existe $𝜓$ sans quantificateurs telle que
\[𝕸 \vDash ∃x. 𝜑 \longleftrightarrow 𝜓\]Quitte à mettre $𝜑$ en forme DNF, on se ramène à une $𝜑$ de la forme :
\[𝜑 = \bigwedge_{k} f^{k} (x_i) = x \\ ∧ \bigwedge_{k} x ≠ f^{k} (x_i) \\ ∧ \bigwedge_{k} x = x_i \\ ∧ \bigwedge_{k} x ≠ x_i\]car
- $f$ et $g$ sont des bijections réciproques
- ont peut rajouter des $f$ par bijectivité de $f$
- $a$ est un point fixe de $f$ et $g$
quitte à remplacer $x$ par ses valeurs potentielles, on peut se ramener à
\[𝜑 = \bigwedge_{k} x ≠ f^k(x_i) \\ ∧ \bigwedge_{k} x ≠ x_i\]Or, cette formule est vraie (équivalente à $\top$) car il y a une infinité d’éléments dans le domaine.
Donc comme la théorie admet l’élimination des quantificateurs, elle est récursive et complète.
(les $a≠a$ sont équivalents à $\bot$)
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