Cours 7 : Théories axiomatiques

Introduction

Problème de la conséquence logique mais où les symboles sont interprétés d’une manière fixée (ex: l’addition).

⟶ Les SAT Modulo Theory (SMT)

Exs :

  • Z3 de Microsoft

⟹ on veut iterpréter les symboles d’une manière fixée.

⟶ on axiomatise de manière suiffisamment riche (tout en gradant le cractère récursif) pour forcer l’interprétation de certains symboles.


Rien à voir : le programme de Hilbert ⟶ BUT : donner des fondements sûrs aux maths.

Part de choses dont est “sûrs” (ex: 1+1=2, 1< 3, etc…), et on reconstruit les mathématiques à partir de ça.

Puis : on rajoute des choses (qui n’introduisent pas d’incohérence) pour étendre l’arithmétique.

Théories axiomatiques

Théorie :

un ensemble de formules T sans variables libres clos par conséquence logique (i.e : si T𝜑, alors 𝜑T)

  • Si S est une F,P-structure :

    Th(S){𝜑S𝜑}
  • Si A est un ens. de formules sans var libres (A est supposé récursif) :

    Th(A){𝜑A𝜑}

    NB: on suppose A récursif car ce qui nous intéresse, ce sont les problèmes de décision

T est complète :

ssi pour tout 𝜑 sans variables libres,

T𝜑 ou T¬𝜑
T est cohérente :

ssi T𝜑 ou T¬𝜑

  • Th(S) est complète et cohérente

    • comme elle est complète, elle est co-réc. én., donc (par symétrie), elle est aussi réc. én., donc réc.
  • Th(A) est

    • incomplète si A=, car alors Th(A) est l’ensemble des tautologies, et la formule p n’en est pas conséquence logique ni sa négation
    • si p et ¬p appartiennent à A, c’est incohérent

    • MAIS CE QU’ON SAIT : c’est que Th(A) est réc. én., car l’ensemble des conséquences logiques d’un ens. de formules récursif est réc. én. (mais en général ce n’est pas récursif).

Théories :

Complète Récursive pas complète Pas récursive
Th. des ordres denses Th. de l’égalité Arithmétique élémentaire
Th. des ordres discrets   Arithmétique de Peano ⟶ Th. de Gödel
Arithmétique de Presburger ((,+,0,1,=))    
Th. des corps réels clos (,×,+,0,1,) (nombres algébriques) ⟹ décidabilité de la géom. eucl. réelle    

NB: Pour montrer la décidabilité de l’arithmétique de Presburger, on utilise des automates

Théories décidables

Méthode qu’on va utiliser : l’élimination des quantificateurs

Th : Soit A un ens. d’axiomes récursif.

  1. pour toute 𝜑 sans quantificateurs, il existe 𝜓 sans quantificateurs tq :
A(x.𝜑)𝜓
  1. pour toute formule close 𝜃, si A𝜃 est décidable (resp. A𝜃 ou A¬𝜃) alors Th(A) est récursive (resp. complète).

Théorie des ordres denses

  • 2 prédicats : ,= (> défini de manière usuelle)
  • pas de fonctions

Axiomes de l’égalité :

  • x.x=x
  • x,y.x=yy=x
  • x,y,z.x=yy=zx=z
  • x,y,z.x=yy>zx>z
  • x,y,z.x=yz>yz>x
  • Totalité : x,y.xyyx
  • x.xx
  • x,y.xyyxx=y
  • x,y,z.xyyzxz
  • Densité : x,y.x>yz.x>zz>y

Remarquons que

Ax.𝜑𝜓
  • si 𝜑 est en forme normale disjonctive, on peut pousser le à l’intérieur

  • on remplace uv par u=vu>v

Il suffit de faire la preuve quand 𝜑 est une conjonction de formules atomiques.

𝜑=𝜑x𝜑

𝜑x ne contient pas de x, et toutes les formules atomiques de 𝜑 contiennent x

  • si 𝜑 contient x=y ou y=x, on prend, pour 𝜓, 𝜑 où on a remplacé toutes les occurrences de x par y

  • sinon :

𝜑=iIx>xijJxj>x

On pose

𝜓iI,jJxj>xi

On veut mq

A(x.𝜑)𝜓

en effet :

  • par transitivité
  • pour :

Soit M un modèle de A et 𝜎:Var(𝜑)DM

M,𝜎𝜓

On note a (resp. b) le max (resp. le min) des xi𝜎 (resp. xj𝜎) (ils existent par totalité).

Comme M,𝜎𝜓, b>Ma.

Comme MA, par densité, soit cDM tq

b>Mc>Ma

On étend 𝜎 en associant c à x.

Alors

M,𝜎𝜑

(par transitivité) donc

M,𝜎x.𝜑

Puis, on conclut en avec le fait que les seules formules sans var sont “Vrai” et “Faux” (donc le deuxième point est rempli).


Pourtant, le démonstration précédente est fausse : considérer

  • x,y.x=y

  • NoMaxx.y;y>x

Or :

  • [0,1]NoMax
  • NoMax

alors que [0,1]A et A

Idem pour

  • NoMinx.y;x>y

D’où vient le problème ? : on a supposé, dans la démo, que I et J sont non vides.

Donc en rajoutant NoMin et NoMax, la théorie devient vraiment complète.


Problème : on n’a pas sous la main l’élément min, s’il existe.

On introduit un nouvel axiome (il existe un élément min) :

u.(P(u)x.xu)

⟶ on va avoir à plusieurs endroits le prédicat P ⟹ le point deux devient moins trivial.


Théorie de l’égalité

  • A : axiomes de l’égalité
  • un seul prédicat : =
  • pas de fonctions

Cette th. n’est pas complète.

Pour le montrer : on exhibe deux modèles M1,M2 de A et une formule 𝜑 tq M1𝜑 mais M2¬𝜑

Contre-ex : 𝜑=x,y.x=y et M1={a},M2={a,b} où l’égalité est l’égalité syntaxique (les modèles de 𝜑 sont les ens. à une seule classe d’éq.).


Soit En une nouvelle var. prop. et :

𝛷nEnx1,,xn.ijxixj
Extension par définition :

on ajoute des var prop Ei et les formules 𝛷n correspondantes : on appelle A+ cette nouvelle théorie

Lemme : Th(A)=Th(A+){𝜑 sans Ei} (extension conservative)

L’inclusion directe est immédiate.

Réciproquement : si Th(A+)𝜑 et 𝜑 sans Ei, mq 𝜑Th(A).

On peut le faire en “inlinant” la définition des Ei, ou en prenant un modèle de Th(A) et en montrant que c’est un modèle de Th(A+), si on affecte les bonnes valeurs de vérité aux Ei.


Mq

A+(x.𝜑)𝜓

Seul cas intéressant : 𝜑 conjonction de formules atomiques contenant x, 𝜑 ne contient pas de formules x=y.

𝜑=iIxix

Problème : on aimerait introduire les Ei (qui ne contiennent pas x), mais on ne connaît la relation des xi entre eux (sont-ils égaux ? différents ?).

REq(I)(i,j)Rxi=xj(i,j)Rxixjixix

On note IR un ensemble d’indices de représentants modulo R.

REq(I)(i,j)Rxi=xj[iIRxixijIRxixj]

Or :

x.[iIRxixijIRxixj]E|IR|

et

𝜓=REq(I)(i,j)Rxi=xjE|IR|+1

Formules sans variables de Th(A+)F0({E0,,En,})

𝕰{Ei+1Eii} A+𝕰

Si 𝜑F0({E0,,En,})

Lemme : A+𝜑𝕰𝜑

Lemme 2 : 𝕰𝜑 ssi {Ei+1EiiN}𝜑

N est le + grand indice d’une var prop de 𝜑

En quoi le problème 𝕰𝜑 est-il décidable ? :

Les modèles de 𝕰 sont {E0,,Ek} (pour k) et {Eii}

⟶ Pour chaque modèle {E0,,Ek} (pour 0kN), on teste si {E0,,Ek}𝜑

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